
À la suite d’intenses démarches diplomatiques menées par l’ambassade de Tunisie à Washington, les étudiants tunisiens bénéficiaires du programme de bourses “Thomas Jefferson” ont obtenu une exemption leur permettant de poursuivre leurs études aux États-Unis. Cette décision intervient après qu’ils ont récemment reçu une notification les sommant de quitter le territoire américain.
Le vendredi 7 mars 2025, les autorités américaines ont officiellement décidé d’accorder aux étudiants tunisiens concernés la possibilité de terminer leur année universitaire et de continuer à percevoir leurs bourses jusqu’à la fin de leur cursus.
Onze étudiants tunisiens, inscrits dans le cadre du programme “Thomas Jefferson Scholarship Program” (TJSP), avaient été informés de l’arrêt immédiat de leur scolarité dans les universités américaines et sommés de quitter le pays sous sept jours.
En effet, le programme “Thomas Jefferson” est une initiative du département d’État américain, mise en œuvre par l’organisation IREX. Il permet aux étudiants inscrits dans des universités et instituts tunisiens de bénéficier d’une année d’études non diplômante dans des établissements d’enseignement supérieur aux États-Unis.
Depuis son lancement en 2013, ce programme a offert à plus de 630 étudiants tunisiens l’opportunité d’étudier dans plus de 100 universités et collèges américains, leur permettant ainsi d’acquérir de nouvelles compétences et de s’intégrer pleinement à leurs communautés d’accueil.
Cette crise intervient dans un contexte plus large de restrictions budgétaires imposées par l’administration du président américain Donald Trump. La décision récente de fermer l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) a amplifié l’incertitude autour du financement des programmes éducatifs et humanitaires.
Le milliardaire Elon Musk a confirmé la suspension de la majorité des financements de l’USAID, tandis que, dès son premier jour en fonction, Donald Trump a ordonné un gel de 90 jours de l’aide étrangère. Cette décision a conduit à la fermeture de milliers de programmes à travers le monde et au licenciement de nombreux employés du secteur du développement.
Bien que le secrétaire d’État Marco Rubio ait maintenu certains programmes d’urgence jugés “vitaux”, le manque de clarté sur les initiatives exemptées du gel des aides, ainsi que la crainte d’une suppression définitive des financements, continuent de paralyser le travail humanitaire et éducatif à l’échelle mondiale.
Dans ce climat d’incertitude, plusieurs hauts responsables ont été placés en congé forcé, des milliers de contractuels licenciés, et l’accès au siège de l’USAID à Washington restreint. Par ailleurs, le site web de l’agence et son compte officiel sur la plateforme « X » ont été désactivés.
Ces restrictions s’inscrivent dans une politique plus large de réorganisation des agences fédérales menée par l’administration Trump, avec l’USAID et l’aide internationale parmi les secteurs les plus durement touchés.